Der Bau / Le Terrier

Light Design / January 2013

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Concept :  Isabelle Schad & Laurent Goldring
Composer & Sound designer : Peter Böhm
Light design : Mehdi Toutain-Lopez
Technic : Martin Pilz, Mehdi Toutain-Lopez
Production management : Susanne Beyer, Heiko Schramm

Founded by The Lord Mayor of Berlin, Senat Chancellery – Cultural Affairs, Fonds Darstellende Künste
Production Isabelle Schad in collaboration with Espace Pasolini Valenciennes & Monty Antwerpen
With the support of La Ménagerie de Verre Paris, Uferstudios Berlin & Wiesen 55 e.V
Thanks Espace Pasolini team, Heike Albrecht & Marion Montel

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Der Bau (The Burrow) is a continuation of the work started in 2008 that manifested itself concretely in the seriesUNTURTLED #1 through #4. In this series of pieces, the costume was considered as a transitional object : at once a prothesis of the missing last layer of the body, and simultaneously the first encompassing external space. The costume as organ makes possible an exploration of the body and the space around it can generate, as space, and as a stage, and as a scenography.

Kafka’s novella Der Bau, where the burrow is described as a space deriving from the body itself, yet still belonging to it — bearing the form, traces, odours, wastes and reserves, hope and despair — seemed a good basis for further explorations of conceiving this new relationship between body and space…

During the creation process it became clear that space itself is an organ, and it should be seen as an extension, a prolongement of the body. Rilke’s statement about Rodin (Rodin does not sculpt the body, but the spaces around them) can serve as the guideline to understand this idea.

The sphere of the intimate is the first space around the body ; it is the space needed by the body to feel its integrity free of any threat. It is a transitional space, in the technical sense of ’a transitional object’, both part of the body and part of the world. The entire surrounding space is of the same order, namely a fully humanised space in which a person is confronted only with oneself.

The burrow is the concatenation and flattening of all these layers. Verticality is not part of the perceptio-motor sensations : we orient ourselves with front and rear, left and right, not up and down ; the human experience takes place on a plane.

The neutral cube of the theatre, to which the three abstract dimensions of physical space refer, neutralises nothing. It makes it possible for the third dimension (the vertical dimension as the spectacular one) to appear (in the sense of existing or having a place to exist). The higher we climb, the closer we are to grand spectacle, special effects, deus ex machina, immense projections, smoke and lights ; the level of the ground is always an anti-spectacular trend.

So, we built a two-dimensional, planar, fluid space of large sheets of fabric. These external tissues are dealt with like internal tissues, and they respond with a surprisingly alive manner, at the same time as part of the body, as a shell, and as a partner.

LE TERRIER

LE TERRIER est dans la continuation du travail que nous poursuivons depuis 2008 et qui s’est concrétisé par la série des UNTURLED 1, 2, 3, 4. Le vêtement est traité dans Unturtled comme un objet transitionnel : à la fois la dernière pellicule du corps et le premier espace englobant. Cette relecture du costume comme organe, nous voulons la continuer par une exploration de ce que le corps peut générer comme espace autour de lui : à la fois un lieu, et une scène et une scénographie.

La nouvelle de Kafka, le Terrier, où le terrier est décrit comme lieu secrété par le corps, qui en fait encore partie, qui en porte la forme, les traces, les odeurs, les déchets et les réserves, les espoirs et les désespoirs nous a semblé une bonne base de départ pour explorer cette nouvelle façon de concevoir les rapports du corps et de l’espace..

Dans le processus de création, il est devenu clair que l’espace lui aussi était un organe, et qu’il fallait le concevoir comme un prolongement, une extension du corps. La pratique de Rodin telle qu’elle est décrite par Rilke Rodin ne sculpte pas les corps, il sculpte l’espace autour peut servir de guide pour comprendre cette idée.

La sphère de l’intime est un premier espace organe, celui dont le corps a besoin pour ne pas se sentir menacé dans son intégrité. C’est un espace transitionnel, au sens technique d’objet transitionnel, à la fois partie du corps et partie du monde. Mais l’ensemble de l’espace alentours est du même ordre, un espace totalement humanisé, où l’homme ne se confronte qu’à lui-même, et où chacun sait de quelle portion il peut disposer librement pour construire et habiter. Le terrier est la concaténation de toutes ces couches successives.

La première ligne forte qui se dégage c’est qu’on n’habite pas des espaces à trois dimensions, mais des espaces à deux dimensions. Parce que l’expérience humaine se déroule sur le plan, sauf pour des objets petits. Les sensations perceptio-motrices n’incluent pas la verticalité. on se repère avec l’avant et l’arrière, la gauche et la droite, pas avec le haut et le bas.

Le cube neutre du théâtre, les trois dimensions abstraites de l’espace physique ne neutralisent rien, au contraire, elles permettent à la troisième dimension (la verticale comme dimension du spectaculaire) d’avoir lieu (au sens l’exister et au sens d’avoir un lieu pour exister) : Plus c’est haut plus on est dans le grand spectacle, les effets spéciaux, les descentes de cintres, le deus ex machina, les immenses projections, les fumées et les lumière, la troisième dimension se confond avec le spectaculaire sur scène. On peut penser toute une tendance à privilégier le sol comme une dynamique anti-spectaculaire.

On a donc construit un espace à deux dimensions, plat, fluide, en grand lais de tissus Quand ces tissus externes sont traités sur le même plan que les tissus internes, ils répondent d’une façon étonnamment vivante, à la fois comme partie du corps, comme contenant et comme partenaire.

Isabelle Schad & Laurent Goldring